Journal du Détaillant N°42

Journal du Détaillant N°42

Au sommaire de ce numéro : 

Le rapport de branche des détaillants en chaussures - Données 2021
Les soldes en net recul
Embaucher un apprenti : pourquoi pas vous ? 
Être en conformité avec la loi R.E.P. : Re-fashion
L’AG de la FDCF à Sète

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Le mot a été lâché : « décommercialisation » dans la lignée de « désindustrialisation » ; nos économistes ont osé, mais le pire, c’est qu’ils avaient des raisons d’oser ce vilain mot !

La vacance commerciale : toujours plus. Fin 2019, en France, elle s’élevait à 12,5 % dans les centres-villes et les centres commerciaux, et à 8,5 % dans les zones commerciales. La vacance commerciale est à la fois un marqueur de la dévitalisation des centres-villes et l’un des principaux symptômes révélateurs des difficultés. Pas de quoi pour autant ralentir l’appétit des promoteurs immobiliers, et ce, alors même que les constructions de zones commerciales périphériques sont aujourd’hui pointées du doigt comme étant les principales responsables de la perte d’attractivité des centres-villes. Sans parler de l’artificialisation des sols.

Des marges toujours plus serrées à l’extrême limite du supportable. Car même si la crise sanitaire tend à s’estomper, plusieurs facteurs peuvent compliquer l’activité à venir. Ainsi, les secteurs de la beauté-santé (- 14,4 %) et de l’habillement (-12,5 %) sont loin de leurs standards pré-pandémiques.

Globalement, la fréquentation des points de vente reste nettement en retrait par rapport à 2019, à - 19,4 % en 2021. Et même si aucun confinement ne se profile, la fédération Procos estime qu’on ne reviendra pas au niveau d’avant-crise « compte tenu du télétravail durable et de la montée de l’omnicanal. » Elle poursuit : « 2022 va être une année d’écrasement des marges et de réduction de la rentabilité. Les commerces font, d’autre part, face à des problèmes de recrutement persistants, à une hausse des loyers commerciaux, et sont pourtant dans l’obligation de dégager des fonds pour financer leur transformation omnicanale et durable. »

Une concurrence Internet en hausse. Et dire qu’en France le commerce en ligne ne représentait « que » 10 % du commerce de détail en 2021, selon les chiffres de la Fédération de la vente en ligne (Fevad) ! Dans les pays d’Europe du Nord, le taux de pénétration se situe entre 20 et 30 % ! À une progression assez moyenne du ecommerce de 8,5 % en 2020 due à une forte hausse des ventes de biens de consommation contrebalancée par une forte chute des services a succédé une croissance à deux chiffres de 15,1 % l’an dernier. Mode, chaussure et beauté se maintiennent parmi les biens les plus cités par les consommateurs, toujours selon les données de la Fevad et de Médiamétrie. Il ressort que la mode arrive encore en 2021 largement en tête des secteurs les plus prisés de l’e-commerce, avec pas moins de 60 % de cyberclients ayant acheté au moins un produit de mode sur l’année. Le périmètre français de la vente en ligne s'est encore élargi. On est passé de 162 700 sites de vente actifs en 2019 à 179 900 à la fin de la complexe année 2020, qui a poussé nombre de commerces physiques vers Internet. Tendance qui s’est perpétuée sur l’exercice 2021, avec un ensemble de 200 100 portails actifs.

Un développement de l’offre en ligne qui ne doit pas faire oublier que les commerces physiques pèsent en parallèle désormais 14,1 % des ventes de biens. L’année avait été marquée par une progression de 4,9 % de leurs ventes en ligne.

Sur tous ces thèmes majeurs nous restons présents. Face à la vacance commerciale, nous opposons deux décrets afin de limiter l’appétit des bailleurs. Ils ont été présentés au gouvernement lors des Assises du Commerce en décembre. Nous sommes membres actifs du Collectif contre les magasins dits d’usine, responsables de la construction de dizaines de milliers de m2. Nous devons également lutter contre la prolifération des entrepôts géants dédiés à l’Internet. 

Au-delà de ces actions défensives, une réflexion est engagée sur l’avenir de nos commerces : réaménagement des magasins, offre commerciale élargie, informatisation spécifique au secteur de la chaussure, omnicanal généralisé… Mais, concrètement,comment adapter ces mesures à nos moyens ? 

Une large part de nos travaux sera ainsi dédiée au « commerce du futur » lors de notre Assemblée Générale le 29 mai à Sète. 

Le Président 
Jean-Pierre Gonet

 

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