Tout savoir sur le cuir (sources CNC)

Tout savoir sur le cuir (sources CNC)

Cuir végétal Cuir végétal (Crédit:Taneka)

Qu'est-ce que le cuir ?

Le cuir est le résultat de la transformation par le tannage d’une matière putrescible, la peau, en un produit durable et imputrescible, le cuir.

Cette métamorphose s’opère grâce au savoir-faire des tanneurs et des mégissiers.

Par définition sont donc exclues de cette dénomination toutes les matières non issues de la transformation de la peau animale.

Le cuir : co-produit de la chaîne alimentaire

Sans l’industrie du lait et de la viande, le cuir n’existerait pas. Sans l’industrie du cuir, la peau ne serait qu’un déchet de plus à traiter et à éliminer. Aujourd’hui, la peau est ainsi valorisée par l’industrie alimentaire et son commerce entre dans les ajustements complexes de la chaîne de valeur de la distribution de la viande depuis l’éleveur jusqu’au consommateur. Produits concernés : bovins, ovins, caprins…

Le cuir : co-produit de la chaîne alimentaire

Le cuir co-produit de la chaîne alimentaire. (Crédits : Noémie Daval)

Au départ, la peau : le site d'abattage

La peau est un « co-produit » de la viande et fait partie du Cinquième Quartier (toute partie de l’animal autre que la viande). C’est une matière périssable qui pour être utilisable doit être préparée et conservée selon des règles très précises. Sur les sites d’abattages, la peau est rigoureusement séparée de l’animal à l’aide d’outils spécifiques et de pratiques bien établies. La dépouille peut être manuelle ou mécanique mais toujours réalisée par des opérateurs expérimentés. Avant d’être conservées, les peaux sont débarrassées du gras et muscle résiduels, c’est ce que les professionnels appellent le parage.

Composition de la peau.

Composition de la peau. (Crédits : Noemie Daval)

La conservation des peaux

La conservation des « peaux fraîches » consiste à éliminer l’eau qu’elles contiennent et empêcher ainsi leur dégradation. Les peaux sont recouvertes de sel et empilées afin de permettre l’écoulement de la saumure. Le sel est ensuite retiré avant pliage et stockage. Le salage peut également être réalisé en foulon. Les peaux sont recouvertes de sel et empilées afin de permettre l’écoulement de la saumure. Le sel est ensuite retiré avant pliage et stockage. Le salage peut également être réalisé en foulon.

La conservation des peaux.

Le salage ou conservation des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

Les peaux sont trempées dans une solution saline avant pliage et stockage.

Les peaux sont trempées dans une solution saline avant pliage et stockage. (Crédits : Noémie Daval)

Le séchage des peaux.

Le séchage des peaux. (Crédits : Noémie Daval)
Les peaux sont exposées à l’air libre ou en étuve afin de permettre leur déshydratation, avant pliage et stockage.

Les peaux sont conservées dans des chambres froides.

Les peaux sont conservées dans des chambres froides. (Crédits : Noémie Daval)

Le tri des peaux

Avant d’être vendues aux tanneurs par les négociants et/ou collecteurs, les « peaux brutes » sont classées par choix en fonction des espèces/races, des poids et qualité de la peau. Cette étape est généralement confiée à des professionnels très expérimentés qui connaissent la matière et ont, au cours de leur carrière, développé les compétences qui leur permettront d’identifier les qualités et les défauts de chaque peau.

tri des peaux

Le tri des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

Quand la peau devient cuir : le travail de rivière

Le travail de rivière a pour but de transformer les peaux brutes en peaux, prêtes à être tannées. Il permet d'éliminer l'épiderme, les poils et les tissus graisseux ainsi que de nettoyer les peaux afin d'améliorer la pénétration des agents tannants.

Le travail de rivière : écharnage.

Le travail de rivière : écharnage. (Crédits : Noémie Daval)

Le travail de rivière : écharnage.

Le travail de rivière : épilage et pelannage. (Crédits : Noémie Daval)

Le travail de rivière : écharnage.

Le travail de rivière : la trempe reverdissage. (Crédits : Noémie Daval)

Le tannage

Le tannage est l’opération qui consiste à transformer la peau en cuir grâce à des tanins, substances de différentes natures (végétal, minéral ou combiné) qui permettent de passer d’une peau putrescible, à une matière imputrescible le cuir.

Le tannage végétal

Le tannage végétal est la méthode la plus ancienne. Il nécessite l’emploi de tanins végétaux qui peuvent être très variés : écorces d’arbres (de chêne le plus souvent de mimosa, châtaignier, quebracho …), de feuilles ou de racines. Le choix du tanin utilisé dépend de l’espèce animale dont provient la peau et des propriétés recherchées pour le cuir. Le tannage végétal peut s’effectuer par trempage des peaux dans des cuves contenant les tanins ou dans des foulons de tannerie. Il se réalise lentement sur des périodes allant de quelques jours à plusieurs mois. Il produit des cuirs souvent fermes voire durs, utilisés dans la fabrication de semelles, de selles, de bandoulières et poignées de sacs, de ceinturons, dans l’ameublement, etc.

 
                                Trempage des peaux en cuve contenant les tanins végétaux.
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Trempage des peaux en cuve contenant les tanins végétaux. (Crédits : Noémie Daval)

Le tannage minéral (au chrome)

Le tannage minéral est la méthode la plus courante. Il nécessite l’emploi de tanins minéraux : sels de chrome, sels de fer, sels de zirconium… Ce type de tannage s’effectue par trempage des peaux dans des foulons. Le tannage le plus utilisé est celui qui s’effectue au moyen de sels de chrome, technique découverte à la fin du XIXème siècle. Très rapide (de quelques heures à quelques jours), il produit des cuirs plus ou moins souples selon les conditions opératoires, présentant une grande résistance à la traction et aux déchirures et supportant des températures élevées.

 
                                    Trempage des peaux dans un foulon.
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Trempage des peaux dans un foulon. (Crédits : Noémie Daval)

Du cuir tanné au cuir fini : le corroyage/finissage

Cette partie du process a pour but de transformer le cuir tanné en cuir fini, prêt à être façonné. Elle comporte de nombreuses opérations manuelles, mécaniques et chimiques au cours desquelles le tanneur tiendra compte des caractéristiques recherchées selon le type de commande et l’utilisation ultérieure du cuir.

 
                                    Le retannage.
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Le retannage. (Crédits : Noémie Daval)

Les peaux sont remises dans des foulons contenant des tanins et des matières grasses pour subir un léger retannage.

 
                                    L'essorage des peaux.
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L'essorage des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

Un premier essorage servant à éliminer une grande quantité d’eau est effectué à la presse ou au moyen d’une machine munie de cylindres de feutre.

 
                                    La mise au vent des peaux.
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La mise au vent des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

Les peaux sont ensuite suspendues pour le séchage soit à l’air libre dans des greniers, soit en étuve équipée d’un système de ventilation d’air chaud ou sur des cylindres chauffants. Les peaux ainsi séchées sont raides.

 
                                    Le dérayage permet d’égaliser l’épaisseur des peaux.
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Le dérayage permet d’égaliser l’épaisseur des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

 
                                    Le palissonnage ou mise en humeur des peaux.
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Le palissonnage ou mise en humeur des peaux. (Crédits : Noémie Daval)

Le tanneur procède alors à la mise en humeur, c’est-à-dire à leur humidification légère et harmonieuse afin de les préparer à l’opération suivante qui consiste à les assouplir. Il s’agit du palissonnage au cours duquel le professionnel exerce une pression plus ou moins forte sur la peau placée contre les lames arrondies d’une roue tressautante.

 
                                    La teinture du cuir.
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La teinture du cuir. (Crédits : Noémie Daval)

Par la teinture, les cuirs peuvent être colorés de façon uniforme et plus ou moins en profondeur. Les cuirs tannés au chrome sont plongés dans des tonneaux contenant de l’eau additionnée de colorants acides. Les cuirs ayant subi un tannage végétal sont sont teints avec des colorants basiques. Pour obtenir la teinte recherchée, le maître teinturier devra procéder à plusieurs essais de bains de teinture. Une fois teints, les cuirs sont à nouveau essorés, mis au vent, séchés, humidifiés et palissonnés.

 
                                    La grainage du cuir.
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La grainage du cuir. (Crédits : Noémie Daval)

L’impression qui s’effectue par pression d’une plaque gravée sur le cuir est une technique utilisée pour créer un grain artificiel sur le cuir, pour décorer le cuir de dessins en relief. Toutes ces opérations de finition confèrent à la matière des propriétés protectrices contre les tâches, le frottement, l’eau ou la lumière ainsi que des caractéristiques esthétiques concernant la brillance, la couleur, le toucher ou le relief.

 
                                    Le veloutage du cuir.
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Le veloutage du cuir. (Crédits : Noémie Daval)

Le veloutage s’effectue par meulage ou par ponçage très doux pratiqué sur la fleur pour donner un cuir nubuck ou côté chair pour donner du velours.

 
                                    Le lissage ou satinage du cuir.
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Le lissage ou satinage du cuir. (Crédits : Noémie Daval)

Le lissage ou satinage est destiné à rendre le cuir lisse et brillant. Il est réalisé par frottement d’un cylindre de verre ou d’agate sur la fleur ou par pressage du cuir contre une plaque chauffée.

 
                                    Le liégeage du cuir.
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Le liégeage du cuir. (Crédits : Noémie Daval)

Le liégeage se fait au moyen d’une machine équipée de cylindres de liège ou à la main et permet d’amplifier l’aspect du grain sur la fleur.


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